Pirelli améliore la sécurité des poids lourds avec sa solution Cyber Fleet

A l'occasion d'un événement intitulé Pirelli Driving Innovation, en présence des principaux opérateurs de flottes d'Europe et d'Extrême-Orient, le fabricant de pneus a présenté son offre pour les poids lourds et les utilitaires. Outre des pneus plus verts pour ces derniers, Pirelli a surtout présenté sa solution dédiée aux flottes, avec notamment sa technologie Cyber Fleet qui permet de mesurer et contrôler automatiquement la pression et la température des pneumatiques en temps réel. Autant de données qui sont transmises au conducteur et au responsable de la flotte, qui peut ainsi anticiper sur la maintenance. Le système, qui a été testé sur 43 poids lourds (équipés de 322 capteurs montés sur pneus) ayant parcouru au total 15 millions de km en Allemagne, Italie, Suède, Turquie et Brésil, a permis d'économiser en un an l'équivalent de 1000 euros par véhicule. De plus, il améliore la sécurité. Ce qui n'est pas négligeable.

 Voir la vidéo :

 

En complément, Pirelli propose également une assistance routière dédiée aux pneumatiques comme la maintenance, la gestion et le rechapage. Ces programmes intégrés ont été développés afin de réduire les coûts globaux de gestion de flottes. Une enquête réalisée par Pirelli en 2012 conclut que plus de 90 % des moyennes et grandes flottes européennes ont pour objectif de mesurer dans un premier temps puis de diminuer la consommation de carburant afin de réduire les coûts de gestion. Plus de 70 % des entreprises interrogées visent à atteindre de meilleurs objectifs de consommation de carburant et de prendre des mesures pour réduire ces coûts croissants. Les initiatives ciblées utilisées comprennent des cours de conduite, le remplacement des véhicules, une meilleure gestion de la logistique et bien sûr l'achat de pneumatiques avec faible résistance au roulement, qui offrent une meilleure économie.

L'airbag vert est pour demain selon TRW

Dans la véritable chasse au gramme de CO2 à laquelle se livrent les constructeurs, tout est bon à prendre. Même un gain de quelques dizaines de grammes. C'est ainsi que TRW a développé un module d'airbag qui sera lancé en production en février 2014 et dont le poids a été réduit de 25 %. Il passe de 1,2 kg à 900 g. Il n'y a pas eu à utiliser de nouveaux matériaux, même si le couvercle est en bioplastique. C'est uniquement un travail de redesign.

La réflexion porte sur le coussin gonflable lui même, qui pourrait adopter des fibres naturelles. D'ores et déjà, des biopolymères sont utilisés au niveau de l'interface entre le volant et le module de l'airbag (là où il y a marqué airbag). C'est plus cher, mais on gagne un peu de poids et c'est plus bio. C'est une tendance en Allemagne, où BMW l'utilise par exemple sur la M6.
L'idée est de gagner aussi du poids sur l'ensemble volant-airbag, avec un objectif de 250 g. On ne peut pas faire l'impasse sur le magnésium au niveau de l'armature du volant, mais on peut utiliser un peu de bioplastique. La solution du volant en plastique avait été explorée dès 1984 sur les premières Audi Quattro. Mais, les résultats n'avaient pas été à la hauteur des espérances.

Daimler ouvre une filiale dédiée aux nouvelles mobilités

Le groupe Daimler vient de créer une filiale, Daimler Mobility Services, basée à Stuttgart et qui regroupe sous un même toit les activités liées aux nouvelles mobilités. A savoir : l'autopartage avec Car2Go, le calcul d'itinéraire multimodal avec Moovel (site Internet et application pour iPhone) et la réservation de places de parking avec Gotta Park (une compagnie basée à San Francisco et dans laquelle le groupe a investi). Précisons que Daimler a également des parts dans l'application MyTaxi, le co voiturage (avec les sites Carpooling.com et Mitfahrgelegenheit.de) et la plateforme Tiramizoo pour la livraison en site urbain. Avec toutes ces composantes, le groupe veut devenir un acteur majeur de la mobilité et vise un objectif de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014.



Daimler est confiant en raison du succès de Car2Go. Le service d'autopartage, qui a été créé en 2011, a déjà séduit 275 000 clients et devrait atteindre le cap du demi-million dès cette année. Car2Go, qui existe dans 18 villes en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, en Angleterre, aux USA et au Canada, est déjà profitable dans trois d'entre elles. Le nombre de véhicules déployés devrait atteindre les 10 000 d'ici la fin de l'année. Daimler estime que le nombre de clients potentiels pour l'autopartage en Europe, devrait passer de 700 000 aujourd'hui à 15 millions d'ici 2020 ! A ce propos, le groupe va aussi proposer son savoir-faire aux entreprises.


L'autre levier est Moovel. Le service, qui a été testé sur Berlin et Stuttgart, sera lancé dans d'autres villes dans le courant de l'année. L'appli de Moovel permet de se connecter à Car2Go pour de l'autopartage, de réserver un taxi en ligne (MyTaxi) et même d'acheter un billet de train depuis son téléphone mobile. En quelques clics, on trouve le meilleur itinéraire avec les temps de parcours pour aller d'un point A à un point B.


Le parking va devenir le troisième pilier. Daimler prévoit en effet de tester le service Gotta Park en Europe. Ce dernier donne toute satisfaction aux USA, où on peut réserver son emplacement parmi 300 000 places de stationnement dans 8 villes des Etats-Unis (San Francisco, Seattle, San Diego, Denver, Houston, Boston, Chicago et Miami) et à Vancouver au Canada.

Vers un plus grand confort la nuit sous la pluie avec Mines ParisTech

La célèbre école d'ingénieurs propose sur son site la vidéo d'un projet de recherche mené par un de ses doctorants, Raoul de Charette. Ce dernier a travaillé sur "l'éclairage dynamique d'une scène de nuit lors de précipitations climatiques". En clair, il s'agit de faire disparaître les particules (gouttes de pluie, flocons de neige) qui sont éclairées par les phares d'une voiture, en cas d'intempéries, et ainsi de diminuer la fatigue oculaire du conducteur. Ce sujet de thèse a été effectué entre le Centre robotique de Mines ParisTech (CAOR) et l’Institut de Robotique de Carnegie Mellon University aux USA).
Voir la vidéo :

 

Un peu de physique pour commencer. La nuit, lorsqu’il pleut, la lumière produite par le phare du véhicule est réfractée par chaque goutte de pluie. La goutte agit comme une lentille qui chute à haute vitesse 9 mètres par seconde), générant des hautes fréquences, les fameuses traînées blanches, qui perturbent et fatiguent le conducteur.


Partant du principe qu'il existe déjà des phares anti-éblouissement, qui sont capables de masquer des véhicules de plusieurs mètres de largeur, la même logique pourrait s'appliquer en désactivant les rayons lumineux qui interceptent les particules, l’espace d’une fraction de seconde. La réactivité du système de détection est cruciale, car il doit détecter les particules et prédire leurs positions futures, sans pour autant dégrader l'éclairage.


Pour valider leurs hypothèses, les chercheurs ont réalisé des expérimentations sur la visibilité de la pluie de nuit. Les résultats montrent que ce sont les gouttes les proches du véhicule (moins de 3 m) qui sont responsables de la plupart des hautes fréquences. Un simulateur haute fidélité a ensuite été conçu pour déterminer la faisabilité théorique du projet, puis un prototype statique qui a été construit et testé en conditions contrôlées de laboratoire (avec pluie artificielle). Les premiers résultats obtenus sont d'ores et déjà prometteurs. Non seulement l'apparence des gouttes est diminuée, mais la visibilité de la scène est aussi accrue.
La prochaine étape est de confronter ce prototype à la réalité...

Venturi VBB3 : un véhicule électrique de 3000 ch pour établir un nouveau record de vitesse

Encore un nouveau challenge pour Venturi et son médiatique patron, le monégasque Gildo Pallanca Pastor. Non content d'avoir établi un record du monde en mode zéro émission, avec une pointe à 515 km/h (et 495 km/h en vitesse moyenne sur 1 km), homologué par la Fédération  Internationale de l'Automobile, il veut  repousser les limites et prépare actuellement un nouveau véhicule électrique de vitesse. La VBB3 devrait atteindre la puissance incroyable de 3000 ch, au lieu de 800 pour le précédent. L'engin sera piloté par l'américain Roger Schroer qui tentera de battre son propre record en août prochain sur le lac salé de Bonneville, dans l'Utah (USA).
Voir la vidéo :



Cette fusée électrique est développée en partenariat avec l'Ohio State University et son département de formation des ingénieurs de l'industrie automobile, le Center for Automotive Research. Venturi Automobiles et le CAR se connaissent bien, car ils ont déjà établi ensemble deux records de vitesse avec la VBB2 (véhicule à hydrogène) et la Venturi VBB2.5 (véhicule électrique) baptisée la "Jamais contente"* et titulaire du record depuis 2010.


La Venturi VBB3 sera un véhicule entièrement nouveau. La construction a déjà commencé en février par le montage du châssis.


On voit ici une cellule lithium-ion du pack de batteries. La "voiture" en accueillera pas moins de 2000.


Pour entretenir le buzz, en attendant le planning des essais, Venturi vient de lancer une application pour iPhone et Android. Elle permettra de suivre les développements de la VBB3 (construction du véhicule, pilotage, sécurité, données techniques et technologiques, tests et simulations de course), sachant que la page Facebook de Venturi permet aussi de retrouver toutes les étapes de la préparation chaque mercredi.


Et déjà, Venturi affiche pour 2014 un objectif de 700 km/h avec les évolutions à venir sur la Jamais Contente ! Un symbole fort, car ce sera un record toutes propulsions confondues et la date coïncidera avec les 30 ans de la marque.

*En hommage à la voiture électrique qui a pour la première fois dépassé le mur des 100 km/h en 1899.

Les automobilistes de plus en plus friands de la voiture connectée selon Cap Gemini

Si l'on en croit l'étude Cars on line* (My Car, My Way) réalisée par Cap Gemini, les applications et services (navigation dynamique, diagnostic, appel d'urgence, musique...) améliorent l'expérience client. Ainsi, 51 % des consommateurs s'attendent à ce que leur prochain véhicule soit connecté. La demande est paradoxalement plus forte dans les pays émergents.



Ainsi, le score est de 64 % dans ces pays, et même de 78 % en Chine. Un enthousiasme qui contraste avec celui de l'Allemagne, où près d'un automobiliste sur deux (49 %) n'a jamais entendu parler de services connectés. Voilà qui conduira peut être les constructeurs à mieux cibler leurs offres en fonction des différentes régions du monde.


Quand on se penche sur les services les plus demandés, il s'agit en priorité de ceux qui améliorent la conduite (trafic en temps réel, météo, limitations de vitesse). Un point qui ravira les associations de sécurité routière, toujours promptes à combattre le mobile dans l'auto. Ces infos sont souhaitées en priorité sur le tableau de bord, avec un contrôle vocal des fonctions connectées.


L'entretien de la voiture est aussi considéré comme très important. A ce propos, les clients souhaitent que la voiture connectée leur rappelle à quel moment il faut aller au garage et facilite la prise de rendez-vous. Ce qui permettra aux concessionnaires et aux marques d'entretenir un lien de fidélité.


La surprise, c'est de voir que l'infotainment (musique, vidéos...) n'est pas la  priorité, ce domaine étant listé bon dernier, ainsi que les liens vers les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) que les constructeurs mettent en avant. Tout cela est redondant avec ce que l'on trouve déjà sur les smartphones et les tablettes. Par contre, il est très important d'avoir accès à des applications pour 77 % des fans de la voiture connectée.


Autre détail : les automobilistes veulent bien partager avec les marques des informations personnelles (nom, préférences musicales, historique des itinéraires) et des données sur l'utilisation du véhicule. Là encore, il y a une volonté plus forte dans les pays émergents.


L'autre enseignement de l'étude vient des réponses qui sont faites à propos de la tarification des services connectés. Les automobilistes ne sont que 15 % à réclamer la gratuité. Ils sont donc d'accord pour payer en plus, même si la forme (mensualité, paiement à l'acte) reste encore floue.

*Menée auprès de 8000 personnes, au Brésil, en Chine, en Inde, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Russie et aux Etats-Unis.

Smart Highway : le projet fou d'autoroute durable des néerlandais

Mille mercis à la journaliste du Parisien Magazine, Emmanuelle Vibert, qui a attiré mon attention sur ce projet étonnant. Un studio de design hollandais, animé par le talentueux Daan Roosegaarde*, a conçu le projet Smart Highway qui consiste à marier la haute technologie avec les énergies renouvelables. Nom de code : "La route 66 du futur". Le concept est d'améliorer le confort des automobilistes au moyen d'éclairages dynamiques, alimentés en énergie par le soleil et le vent. En apparence, cela paraît fou. Et pourtant, la compagnie de BTP Heijmans va concrétiser cette vision en aménageant quelques kilomètres d'autoroute à titre expérimental dans la seconde partie de l'année.
Voir la vidéo :

>

On l'a compris, l'énergie solaire sert donc à alimenter une poudre photo-luminescente qui va fonctionner pendant une dizaine d'heures la nuit. Le rendu (Glow in the dark) va donner l'impression aux automobilistes de rouler sur une piste de l'aéroport de Roissy avec des lignes bien visibles.


L'autre aspect spectaculaire concerne une peinture dynamique. Invisible la plupart du temps, elle réagit quand la chaussée devient froide. C'est ainsi que les cristaux de glace se matérialisent au sol, en cas de risque de verglas.


Le studio Roosegaarde a aussi prévu des éoliennes qui alimentent des éclairages. L'idée est de s'affranchir des câbles et de la maintenance coûteuse de l'éclairage public classique.


Autre idée encore plus surprenante : une voie réservée aux véhicules électriques et permettant au passage de recharger par induction (tout en roulant) quand la batterie n'a plus assez de courant.


Globalement, la démarche me plaît bien. Ce qui est dommage, c'est de constater que personne n'y a pensé avant et que les français, qui avaient pourtant aménagé une route du futur en Bretagne (dans les côtes d'Armor à Ploufragan, près de Saint-Brieuc), et qui ont des acteurs reconnus dans le domaine des routes et autoroutes n'y aient pas pensé avant. Non seulement, les néerlandais ont de bonnes idées, mais en plus ils vont les réaliser.

Lien : http://www.studioroosegaarde.net/project/smart-highway/

*Primé à de multiples reprises et dont les oeuvres ont été exposées à Londres, Paris, Amsterdam, Pékin, Tokyo. Il a imaginé aussi un dance floor qui permet de récupérer de l'énergie en se servant des vibrations des pas des night clubbers, comme dans la pub pour le Twizy !

L'automobile en pointe au salon JEC Composites

Comme promis, je reviens aujourd'hui sur le salon JEC dédié aux matériaux composites. L'automobile est l'un des secteurs adressés par cet évènement (qui se décline également aux USA et en Asie), au même titre que l'aéronautique (où les volumes vont quadrupler d'ici 2030), les transports terrestres, la marine, l'énergie, la construction et les activités sportives de loisirs. Il se trouve que l'auto y prend une part croissante, en raison des contraintes liées à l'allègement pour respecter les échéances en matière de rejets de CO2.



Au détour des allées, on croise surtout des réalisations pour des véhicules très haut de gamme. Voici par exemple une pièce de la Lamborghini Aventador.


Autre découverte : la console centrale de la Bugatti Veyron.


On pouvait aussi voir sur le salon JEC des châssis en fibre de carbone. C'est la solution retenue par des constructeurs tels que McLaren par exemple.


Les pare-chocs sont de plus en plus réalisés en composites, comme ici chez Audi.


Cocorico : Faurecia était présent avec ce volet de coffre de la Citroën DS3 cabrio. L'équipementier a monté une division dédiée, qui a pour nom Faurecia Automotive Composites


En ce qui concerne les ailes, on peut voir ici sur le stand des instituts Franhofer à quoi ressemble le produit fini mais aussi ce qu'il renferme.


Les composites sont aussi utilisés sur des sièges, afin de les rendre plus fins et plus légers. En voici un exemple avec cette réalisation de l'allemand BASF. Au passage, signalons que l'allemand a lancé un concours de design sur le siège du futur, la contrainte étant d'utiliser des thermoplastiques du groupe.


L'automobile était aussi en vedette dans le cadre du "Hall of Fame" : une expo des concepts les plus remarquables utilisant des matériaux composites.


La grosse attraction était la BMW i3 concept, dont la cellule LifeDrive utilise du PFRC (plastique renforcé par de la fibre de carbone).


Mais, on pouvait voir aussi le concept VeLV de PSA : un engin électrique proche du Twizy et dont le design est très réussi.


Pour terminer, je voulais vous présenter un projet étonnant, qui a pour nom Jetblack. L'engin mesure 10 m de long pour 2,5 m de large et 1,5 m (2,6 m à l'arrière) de hauteur, pour un poids de 7,3 tonnes. Conçu par des néo-zélandais, ce véhicule réalisée en matériaux composites et propulsé par deux fusées, va tenter de battre un record de vitesse en 2015. L'objectif est de dépasser les 1600 km/h.

Voir le diaporama :

Les français veulent rattraper leur retard dans les composites

A l'occasion du salon JEC Composites, auquel je venais pour la première fois et dont je reparlerai demain, j'ai assisté à une conférence de presse sur un projet mobilisant la filière auto française sur les composites. Le projet, qui vise à mettre au point une ligne pilote à grande cadence pour les composites, est une grande première. Certes, les allemands sont en avance pour l'emploi de ces matériaux, notamment avec le PFRC (plastique renforcé par de la fibre de carbone), mais ils utilisent des produits chers pour des véhicules de niche (VW XL1, BMW i3...). L'objectif de Renault et de PSA est de réduire de 250 kg le poids de leurs modèles en vue de 2020 (en raison des 95 g de CO2 par km), en intégrant les composites en grande série.



Sous l'égide des IRT* Jules Verne à Nantes et M2P** à Metz, issus du programme des Investissements d'Avenir et identifiés comme des acteurs majeurs pour structurer la recherche dans le domaine (à la manière des instituts Fraunhofer en Allemagne qui sont très actifs sur ces questions d’allègement), le projet a été construit en collaboration étroite avec les industriels (PSA Peugeot Citroën, Renault, Faurecia, Arkema). Il s’appuie sur les investissements déjà réalisés notamment par le CETIM à Nantes, le CEMCAT à Laval et le PPE à Saint-Avold et bénéficie également du concours d’acteurs académiques (Ecole Centrale de Nantes, Université de Nantes, CNRS, Art et Métiers ParisTech (centres d’Angers et de Metz), Université de Lorraine, ENSIC de Nancy notamment). La fameuse ligne de production doit relever différents défis technologiques, dont une grande souplesse des formes pour les pièces et surtout un cycle de fabrication total net inférieur à 2 minutes ! C'est une ligne pilote en continu, entrant d’un côté les matériaux de base (fibres et polymères) et sortant les pièces finies « net shape*** », à l’autre extrémité. Ce projet représente un engagement financier de l’ordre de 20 M€ sur la période 2013/2015. L'enjeu est de taille, car une telle ligne intégrée n’existe nulle part dans le monde.


A cette occasion, on a pu découvrir un prototype de triangle de suspension, réalisé par le CETIM en partenariat avec l’ONERA, PSA Peugeot Citroën et la société Compose. Fabriqué à partir de deux feuilles de thermoplastique renforcé de fibres de carbone, simultanément thermoformées et soudées grâce à un outillage innovant monté sur une presse traditionnelle, le triangle a les mêmes caractéristiques fonctionnelles et mécaniques que la pièce métallique utilisée jusqu’ici. Sa masse est par contre particulièrement réduite avec un gain de 50 % (1 kg au lieu de 2,4 kg) par rapport à la feuille métallique de référence. Les interfaces étant inchangées, la pièce est directement intégrable aux véhicules actuels. Outre l'allègement, les matériaux composites apportent également des bénéfices en termes de durabilité, de possibilités de conception, ou encore d’optimisation de l’assemblage.


Peu de temps auparavant, l'Ademe avait annoncé la sélection de trois projets dans le cadre de l’AMI « Allègement, Aérodynamique, Architecture des véhicules » dans le cadre des Investissements d'Avenir. Ces projet sont :
DEMOS : un projet coordonné par Faurecia et qui vise à concevoir une armature de siège avant plus légère (pour gagner 30 % de masse et 2 g par km), par l’utilisation d’une structure multi-matériaux constituée de métaux et de composites thermoplastiques ;
COMPOFAST : piloté par Arkema, son ambition est de proposer aux constructeurs automobiles une offre complète de matériaux composites thermoplastiques compatibles avec la structure actuelle des véhicules (pièces structurelles et semi-structurelles, 40 à 50 % plus légères que les pièces d’origine en acier) ;
FAST LITE : coordonné par PSA et Renault, ce projet vise à développer des solutions d’assemblage multi-matériaux respectant les contraintes de la production automobile de grande série.

On le voit, les français accélèrent sur les composites. Demain, je reviendrai sur ce que j'ai vu sur le salon JEC.

*Institut de recherche Technologique : une structure qui mène des recherches en vue de l'industrialisation
**Matériaux, Métallurgie et Procédés
***proche des formes finales

Valeo veut Zlataner le turbo avec son compresseur électrique

Quel rapport entre le joueur vedette du PSG et ce nouveau produit exclusif que l'équipementier français veut lancer en production à partir de 2015 ? Il se trouve que la technologie a été financée à un moment par le Qatar ! Ca, c'est pour l'anecdote*, mais il y aura bien un effet "Zlatan" en raison de la réponse immédiate de ce système à bas régime et qui vient agrémenter l'usage du turbo, sur les petits comme les gros moteurs, essence comme diesel. Le compresseur se déclenche en 350 millisecondes (moins de 250 dans le cas d'une architecture en 48 volts) et vient remédier au temps de latence du turbo (turbo lag, en général de 2 secondes). Aussi rapide qu'Ibrahimovic devant les buts quand il a l'occasion de marquer.



J'ai déjà eu l'occasion de parler de ce compresseur électrique, testé sur un V6 Audi lors d'un atelier en Allemagne l'an dernier. Il s'agit bien du même système, qui a été exposé par ailleurs au dernier Mondial de l'Automobile. Le système tourne à une vitesse de 70 000 tr/mn et procure un effet boost à l'accélération.


Si l'idée du "turbo électrique" n'est pas en soi nouvelle (le concept a été testé il y a 15 ans, mais ni la technologie des batteries, ni le réseau électrique de bord étaient alors prêts à accueillir ce genre de produit), elle devient pertinente aujourd'hui. Ce qui fait la différence, en 2013, c'est la généralisation du Stop & Start avec une architecture permettant de bénéficier d’une énergie électrique suffisante pendant des périodes courtes mais répétées. Par ailleurs, le compresseur de suralimentation électrique (electric supercharger en anglais) dispose d'un atout, avec son moteur électrique à reluctance variable qui permet une montée en vitesse quasi instantanée. Un système breveté et qui assure à Valeo un avantage technique. Enfin, ce composant ne nécessite pas de matériaux onéreux comme les aimants ou le cuivre.

Voici comment ça marche :


Le compresseur électrique réduit jusqu’à 10 % la consommation de carburant des véhicules. Et quand il est couplé au système de récupération d’énergie au freinage de Valeo, la réduction de consommation pourrait aller jusqu’à 20 %. C'est une hybridation alternative moins coûteuse, car 1 kW d’énergie électrique utilisée offre 5 kW de puissance complémentaire pour le conducteur.


Nous avons donc pu nous faire un avis sur la technologie sur un parcours permettant de tester la réaccélération sur ligne droite et en côte, à partir de 1000 tr/mn. Avec et sans le système. La différence est vraiment flagrante quand le véhicule est équipé à la base d'un turbo. On entend comme un léger sifflement et la voiture est relancée de façon efficace, avant que le turbo mécanique ne prenne le relais.


Nous avions en tout 4 véhicules d'essai, dont une Clio break 1,2 L turbo 75 ch transformée par Valeo et qui avait le poids d'une Mégane avec tous ses équipements (dont des super capacités pour la récupération d'énergie au freinage). Nous avions aussi deux VW Passat : une équipée par CPT (Low Cost Super Hybrid, sur la base d'un 1,4 L TSI qui a la puissance d'un 1,8 L) et une autre par AVL (Electric Boost Low Cost Hybrid, 2 L turbo de 200 ch).


Le quatrième véhicule d'essai était un Dacia Duster. En renfort du moteur atmo 1,6 L de 78 kW, le compresseur électrique en version 2 kW permet de doper aussi l'accélération à bas régime. Ce n'est pas violent, mais c'est bien utile pour aider le SUV à monter une côte en troisième par exemple.


Et comme on le voit, sous le capot, le compresseur peut se trouver une place en raison de ses dimensions réduites (150 x 350 mm) et de son poids de 4 kg.


Aujourd'hui, une quinzaine de constructeurs discutent avec Valeo. Pourquoi un tel intérêt  ? La solution du compresseur électrique permet de poursuivre le downsizing en rendant plus acceptables les petits moteurs, d'allonger les rapports de boîte et de renforcer le plaisir de conduire sur les voitures sportives, tout en contribuant à dépolluer. "Le marché est prêt pour ce genre de technologie", dit on chez l'équipementier français. Foi de Zlatan.

*Des fonds Qataris ont en effet contribué au développement de la société CPT, qui a mis au point le compresseur électrique et dont Valeo a racheté la division dédiée à ce produit. Mais, à la base, la firme britannique a été fondée par deux anciens dirigeants de Visteon, un équipementier issu de Ford. La rencontre entre Valeo et CPT s'est faite sur le salon Engine Expo à Stuttgart.

 Voir le diaporama :