Recharge : l’étonnant pari de Renault pour la Zoé

Comme beaucoup de mes confrères, je suis allé essayer la Zoé à Lisbonne, là même où Nissan avait organisé les premiers essais de la Leaf, il y a… deux ans. Je reviendrai plus en détail ultérieurement sur mes impressions de conduite et la technologie de ce modèle très attendu. Mais, j’ai choisi d’évoquer un point qui me paraît essentiel, celui de la recharge*. Renault a fait un choix technique audacieux, qui consiste à intégrer un chargeur dans le véhicule (le fameux chargeur Caméléon), de forte puissance (jusqu’43 kW) pour refaire plus vite le plein de la batterie. Le temps de charge tombe à 2 h en 11 kW, à 1 h en 22 kW et à une demi-heure en charge rapide. Sur le papier, l’idée est géniale, d’autant que cela permet de développer des bornes de recharge à haute puissance 4 fois moins chères. Mais, encore faut-il avoir à disposition de telles bornes. Et c’est là que le bât blesse.



On ne dénombre en Europe que 20 000 points de charge publics. Le constructeur affirme avoir testé l’auto auprès de l’infrastructure de charge, dans 11 pays, afin de s’assurer du bon fonctionnement. Il faudra faire l’essai en France pour voir si la tablette R-Link trouve des bornes compatibles**, sachant – tout de même – que la Zoé peut se brancher sur les bornes d’Autolib’ (moyennant un abonnement) et que le réseau Renault s’est doté de l’infrastructure adéquate (2250 bornes dont 850 ouvertes au public) et que les clients auront la possibilité de s’y brancher une heure par jour.


A la limite, ce n’est pas très grave car l’expérience montre que les clients de voitures électriques font principalement le plein chez eux. Sauf que la Zoé ne peut pas se brancher sur une prise classique en 220 volts, pour le moment. Le câble de recharge fourni avec la Zoé ne peut accepter qu’une puissance de 3 à 22 kW. Il faut investir, au moment de l’achat, dans une wall box tarifée à partir de 860 euros (pose comprise) pour une borne de 3 kW et qui recharge entre 6 et 9 h… Ce coût est donc à ajouter aux 79 euros par mois de la location de batterie. L’idéal est la wall box en 22 kW et courant triphasé qui recharge en une heure, pour un budget de 4000 euros. Mais, c’est plutôt dans des hôtels ou dans des parkings qu’on en verra. Renault est cependant persuadé que ce choix est le bon et soutient que la borne en 22 kW est la norme en Allemagne chez RWE.

Voir la vidéo :

 

Le câble en 220 volts, qui viendra plus tard, est considéré comme la « troisième roue de secours ». La marque estime que la Zoé apporte une autonomie suffisante et préfère miser sur la wall box pour la charge à domicile.


Dans les bons points, car il y en a, Renault propose un mode « Charging eco² », pour réduire le coût et les émissions de la charge. Ce service connecté, disponible dans le pack « My Z.E. inter@ctive », permet de programmer la charge aux heures où l’électricité est peu chère et à faible empreinte carbone. Visuellement, cet assistant affiche un planning de recharge hebdomadaire, avec une barre qui indique à l’aide d’un code couleur les échelons de prix, d’heures de pointes et d’émissions de CO2 de l’électricité heure par heure. Le conducteur n’a plus qu’à indiquer la pondération souhaitée entre « prix » et « émissions de CO2 », un algorithme développé par Renault se chargeant du reste en puisant dans des bases de données. L’outil précise les gains annuels estimés en euros, en Kg de CO2 et en nombre d’heures de pointe évitées.

*Signalons au passage que la prise se trouve sous le logo de la face avant, que l’on déverrouille avec la carte mains libres ou grâce à un interrupteur à gauche du volant. Une fois le câble branché le signal « Z.E. » s’illumine. Il clignote en bleu pour indiquer que la charge est en cours, se fige lorsque la charge est terminée et passe au rouge pour signaler un éventuel défaut de la charge.
**Il existe des bornes de recharge rapide, fournies par Nissan et qui sont au nombre de 85 dans l’hexagone (dans le réseau de la marque japonaise, en Alsace et à Nice). La Zoé pourra s’y brancher.

L'Alliance Renault-Nissan accélère sur la voiture connectée et autonome dans la Silicon Valley

L'Alliance Renault-Nissan renforce sa présence dans la Silicon Valley. Après avoir ouvert un bureau à Mountain View* en 2011, les deux partenaires ont décidé d'aller plus loin avec un nouveau centre de recherche avancée, basé et Sunnyvale et spécialisé dans la conduite autonome et les voitures connectées. Le Nissan Research Center de la Silicon Valley (NRC-SV) va permettre de nouer des relations avec des entreprises et des équipes de recherche. L'idée est d'en faire un pôle technologique mondial.
Les travaux porteront sur les véhicules autonomes (garantissant une mobilité sûre et sans stress), les véhicules connectés (pouvant aller chercher de l'information au sein des infrastructures et sur l'Internet afin de gagner du temps et réduire la consommation d'énergie) et l'interface homme-machine. Le développement de services connectés fera aussi partie des thèmes de recherche.
Les équipes de la Silicon Valley travailleront en étroite liaison avec les ingénieurs de Nissan au Japon.
A ce propos, voici une vidéo qui rappelle l'un des projets déjà étudiés par Nissan. Il s'agit de robots baptisés Eporo et capables de se déplacer de façon autonome :

 

La voiture électrique du futur sera donc à terme autonome, tant chez Nissan que chez Renault.

*près de chez Google. Initialement, Nissan voulait se concentrer sur l'interface homme-machine, la connectivité Internet et le smart grid, tandis que Renault explorait les futurs véhicules électriques, l'infrastructure de recharge et les services à bord.

Le Nogaro Track (NTK) : un système de géopositionnement unique en France

J'ai déjà parlé sur ce blog du Nogaropole, ce projet du conseil général du Gers qui a consisté à développer une structure dédiée à la mise au point des véhicules de demain sur le circuit de Nogaro. Les outils sont le centre d'essais (pour la dynamique des véhicules et les systèmes embarqués), des simulateurs (simulateur avec pilotage virtuel et simulateur dynamique) et un système de géopositionnement unique en son genre. C'est de ce dernier dont on va parler. Son nom est le Nogaro Track (NTK en abrégé). Mis au point par Veso Concept et Agenium, cet outil embarqué de géolocalisation permet de connaître le positionnement du véhicule au centimètre près, et sur 6 axes (tangage, roulis, lacet, hauteur, largeur, profondeur). Des données que l'on peut synchroniser avec les capteurs embarqués dans le véhicule.



Le système a été intégré dans une Porsche (Carrera 4S) pour faire des démonstrations. Pour le moment destinée aux écuries dans le domaine de la compétition automobile, la solution NTK va s'ouvrir progressivement au monde du transport. Elle pourrait intéresser les constructeurs automobiles dans le cadre du développement de leurs véhicules sportifs. Cet outil sera présenté plus en détail lors des prochaines courses de Pâques, les 29 et 30 mars sur le circuit de Nogaro.

BMW va proposer un éclairage qui cible les animaux

Après les phares à LED qui flashent les piétons, le constructeur bavarois étend son savoir-faire aux animaux. Dès l’été prochain, le système Night Vision sera enrichi d’une fonction spécifique de repérage des animaux échappant au cône lumineux des phares. Pour ce faire, la marque va s'appuyer sur une version encore plus puissante de caméra thermique infrarouge, intégrée aux naseaux BMW. Grâce à la chaleur dégagée par les objets, elle reconnaît s’il s’agit d’un homme ou d’un animal, alors que la voiture est encore distante d’une centaine de mètres. Lorsque, après avoir repéré un animal, BMW Night Vision conclut à un risque de collision, une image vidéo s’affiche en temps réel sur l’écran de contrôle pour avertir le conducteur, comme pour le repérage d’une personne. C'est ainsi qu'un pictogramme, symbolisant un cerf, s’affichera sur le combiné d’instruments et sur l’affichage tête haute HD.
Pour l'anecdote, on verra le cerf sautant à gauche ou à droite en fonction de la situation. De plus, les Dynamic Light Spots (phares à LED intelligents) se mettront à envoyer des rayons lumineux ciblés sur l’animal (gibier, vaches ou chevaux), jusqu’à ce qu’il entre dans le rayon d’action du cône lumineux des feux de croisement. En cas de danger imminent, si le conducteur n’adapte pas son comportement au volant à la situation critique, un signal sonore est émis par le système de bord. En même temps, le système de freinage est préconditionné, afin de raccourcir la distance d’arrêt en cas de freinage d’urgence.

Quelle sera l'application pour smartphone de demain : un concours lancé par Citroën

Depuis l’ouverture des Citroën Créative Awards, le 17 décembre dernier, plus de 570 candidats de 95 pays, ont répondu à l’appel qui consiste à imaginer une application pour smartphone innovante pour faciliter la conduite et la vie des automobilistes de demain.
Parmi les projets reçus, plusieurs thèmes se dégagent comme la communication entre véhicules, le co-pilote virtuel, la synchronisation de listes musicales à partir des réseaux sociaux, la surveillance des enfants à bord…

Voir la vidéo :

 

Après une première sélection, les 59 meilleurs projets sont désormais soumis aux votes des internautes afin de décerner le prix du public le 4 mars prochain. Les 7 membres du jury* étudient quant à eux méticuleusement chacun de ses projets innovants pour élire les trois talents qui auront su faire preuve de créativité et d’audace.
Lien : http://www.citroencreativeawards.com/fr

*Composition du jury :
Jean-Marc Tasseto, Directeur de Google France
Xavier Degon et Antonin Guy, Aventuriers de l’Odyssée Électrique
Liu De, cofondateur et directeur du design de la société de téléphonie mobile Xiaomi Corp (juré chinois)
Luke Peters, Editeur en chef du magazine T3 (juré anglais)
Karine Israel, CEO de la société de développement de nouvelles technologies Ydreams de São Paulo (jurée brésilienne)
Jean-Marc Finot, Directeur de l’innovation PSA Peugeot Citroën
Arnaud de Lamothe, Directeur Marketing Citroën

Mitsubishi veut garder une longueur d'avance sur l'électrification

La marque japonaise devrait faire sensation au salon de Genève avec un concept baptisé CA-MiEV qui préfigure une nouvelle génération de véhicule électrique compact. Présenté comme une véritable vitrine des technologies que Mitsubishi envisage d'introduire à moyen et long termes dans sa gamme, il revendique une autonomie de 300 km. Un rayon d'action qui s'explique par des batteries haute densité, des composants électriques de nouvelle génération, des matériaux allégés et une aérodynamique évoluée. Autant d'atouts qui, combinés à une recharge par induction et des fonctions activées par smartphone, pourraient menacer la suprématie de la Nissan Leaf.

Ce modèle capitalise sur l'expertise acquise avec l'i-MiEV depuis son lancement en 2009. Il est bon de rappeler que le constructeur japonais a été le premier à sortir un véhicule de série avec des batteries lithium-ion. Mitsubishi, qui bénéficie d'un certain savoir-faire au niveau du groupe, entend aujourd'hui emmener les véhicules tout électriques en dehors des villes. Le constructeur se fixe pour objectif d'avoir 20 % de véhicules électriques dans sa gamme d'ici 2020.


En attendant, la technologie dérivée de la i-MiEV se décline dans l'hybride rechargeable. Le salon de Genève sera aussi l'occasion de voir la version de série de l'Outlander PHEV avec son innovante architecture « duale ». Conçu dès le départ pour accueillir soit un moteur à combustion interne, soit un groupe propulseur hybride rechargeable, ce SUV devrait limiter ses émissions de CO2 à 44 g (1,9 L/100 km) avec une autonomie en mode tout électrique de 52 km.


Autre surprise de ce salon de Genève : la présence d'un pick up hybride. Le GR-HEV combine un moteur électrique avec le moteur thermique de façon à limiter les émissions de CO2 à 149 g, tout en proposant une transmission intégrale.
La vision de Mitsubishi est claire : proposer une véritable gamme de véhicules électrifiés, de la citadine au 4X4, avec des composants électriques adaptés.

Une météo routière de pointe avec V Traffic

Mediamobile intègre à son offre V-Traffic un nouveau service baptisé Météo Routière. Grâce à ce service, conçu en partenariat avec Météo-France, les usagers de la route peuvent désormais connaître de manière très précise et en temps réel les perturbations météo pouvant impacter leurs conditions de circulation. Les prévisions sont classées par type de phénomène : neige, forte pluie, pluie verglaçante, grêle, orage, fortes rafales de vent ou faible visibilité.
Mediamobile intègre et adapte les prévisions météorologiques pointues fournies par Météo-France sur l'ensemble du réseau routier français. Pour cela, il s'appuie sur des points de mesure géolocalisés répartis tous les 5 kilomètres sur plus de 120.000 kilomètres de routes.
Le service Météo Routière se déclenche seulement lorsqu'un de ces phénomènes risque de perturber la circulation. Les experts V-Traffic se chargent en effet d'analyser les multiples données en provenance de Météo-France, et avertissent ses utilisateurs uniquement si celles-ci sont susceptibles d'avoir un impact notable sur la circulation. "Selon le type de route ou de densité de trafic, le changement soudain des conditions météo peut entraîner une chute de la vitesse de circulation allant jusqu'à 50%, voire plus, » précise Philippe Goudal, Directeur de l'Innovation de Mediamobile. Nos informations aideront le conducteur sur le choix de la route à emprunter, et l'amèneront naturellement à conduire avec plus de prudence".
La météo routière est disponible sur l'application iPhone My V-Traffic Premium.

Une 208 hybride "de compétition" au salon de Genève !

Souvent critiqué pour ses choix en faveur du diesel et de l'hybride diesel, PSA étoffe son panel de motorisations avec de hybride essence. Ainsi, au salon de Genève, le groupe présentera deux véhicules avec sa technologie révolutionnaire Hybrid Air : une Citroën C3 VTi 82 et une Peugeot 2008. Mais, ce ne sera pas la seule surprise. Peugeot annonce en effet la présence du projet 208 HYbrid FE*, réalisé en partenariat avec Total**. Les deux entreprises ont uni leur savoir-faire pour mettre au point un véhicule qui n’émettra que 49 g/km de CO2 - soit deux fois moins que la 208 1.0 L VTi 68 ch de série - mais avec les mêmes performances que la 208 GTi (de 0 à 100 km/h en 8 secondes).
Ce résultat est extraordinaire, car il atteint la valeur de certains hybrides plug in (comme la Toyota Prius), alors que ce n'est pas une technologie rechargeable. En vérité, il s’agit d’un concept extrême, avec une aérodynamique optimisée (un Cx retravaillé), une masse réduite de 200 kg (grâce à l’emploi massif de matériaux composites et de polycarbonates), et une chaîne de traction hybride inspirée de la compétition. Cette dernière associe un 3 cylindres essence (gestion thermique et cycle de combustion spécifiques, réduction des frottements, masse réduite de l’attelage mobile et de la culasse) et sa boîte pilotée à une machine électrique et une batterie issues de l’expérience de l’Endurance, avec des lubrifiants moteur spécifiques développés par Total Lubrifiants. De plus, la 208 HYbrid FE recevra en avant-première des liaisons au sol composites tandis que des pneumatiques et des jantes spécifiques réduiront la résistance au roulement.
Ce concept illustre le partenariat technologique renouvelé avec Total. Mais, Peugeot entend utiliser les briques technologiques élémentaires dans ses véhicules de demain.
Les différentes étapes de ce projet seront dévoilées et pourront être suivies à compter du 5 mars sur www.mission49-8.com.

*FE pour Fuel Economy et Fun & Emotion
**Les partenaires sont Peugeot, la Direction de la Recherche et des Technologies Avancées du groupe PSA, le groupe Total et plusieurs de ses entités (Total Lubrifiants, Hutchinson, CCP Composites, Total Global Polymers), coordonnées par Peugeot Sport.

Un premier bilan de la Nissan Leaf au bout de deux ans


Alors que la Zoé s'apprête à arpenter le bitume dans quelques semaines, sa cousine la Nissan Leaf vient de passer le cap des 50 000 exemplaires. C'est sans doute moins que prévu, d'autant que ce chiffre a été atteint en deux ans. Mais, ce n'est pas si mal, si on compare les ventes de ce seul modèle aux 16 000 vendus en 2012 par Renault avec 3 véhicules (essentiellement en Europe, c'est vrai). D'autre part, ce modèle reste le plus vendu au monde à ce jour. Alors, que retenir de la Leaf ?

Nissan, qui suit à distance toutes ses voitures électriques - grâce au système embarqué Carwings basé sur les satellites - nous apprend que ses clients à travers le monde ont couvert une distance totale de plus de 260 millions de km, supérieure à la distance entre la Terre et le soleil. Le record est détenu par un japonais, qui totalise déjà 175 000 km en deux ans.
Si la voiture marche bien au Japon et aux USA (650 exemplaires vendus en janvier), c'est moins le cas en Europe, on ne recense pour le moment que 7000 voitures dans 17 pays européens. Le plus assidu est un espagnol, qui a déjà accumulé plus de 43 000 km en un an. C'est bien la preuve que la voiture électrique a de l'endurance et qu'elle incite à rouler (en raison de son faible coût d'utilisation).


2013 sera une année charnière avec l'arrivée d'une nouvelle version plus légère et plus performante. La Leaf sera aussi moins chère, car elle va être fabriquée en Angleterre à Sunderland (de même que ses batteries).


Pour rassurer ses clients, Nissan se mobilise en fournissant des bornes de recharge rapide, qui sont ensuite installées par les collectivités et des partenaires. On compte à ce jour en Europe plus de 600 bornes de type CHAdeMO (sur plus de 2000 dans le monde), un nombre qui va doubler encore cette année. Les plans sont de créer des corridors, de façon à ce que les clients de Leaf (et d'autres) puissent récupérer 80 % de la charge en une demi-heure).

Carburants de substitution : le plan de l'Europe pour 2020

On a beaucoup commenté la proposition de la Commission Européenne de développer l'infrastructure de recharge avec un objectif de 800 000 points de charge publics d'ici 2020. C'est évidemment un signe fort pour le développement de la voiture électrique. Mais, la directive sur les carburants de substitution dresse un cadre bien plus large et vise à développer d'autres énergies, dont par exemple le gaz naturel et même l'hydrogène en garantissant l'implantation de stations de remplissage sur l'ensemble du continent. Pour l'Europe, la solution ne se limite pas à un seul carburant.

En ce qui concerne le véhicule électrique, ou électrifié, Bruxelles estime qu'il devrait y avoir 8 à 9 millions de véhicules en circulation d'ici 2020. Cela me paraît très optimiste. Quoi qu'il en soit, la directive fixe un seuil de points de charge à chaque Etat membre de l'Union, avec pour contrainte d'avoir 10 % de bornes ouvertes au public. Le seuil est par exemple de 969 000 points de charge au total dans l'hexagone. L'idée est d'inciter chaque pays des 27 à se doter d'un plan sur l'électrification, comme l'ont déjà fait par exemple la France et l'Allemagne. Au total, l'Europe disposera de 8 millions de points de charge pour un budget de 7,9 milliards d'euros.


Toujours à propos de l'électrique, la Commission a fait le choix de retenir comme standard la prise de type 2 (type Mennekes et d'origine allemande). Un choix ratifié par tous les constructeurs et les Etats membres, à l'exception de la France qui défendait l'exception de la prise 3. D'ici fin 2015, les bornes de charge lente devront donc être compatibles (avec un léger rétrofit que savent faire les fabricants). La date a été repoussée à fin 2017 pour les bornes de charge rapide. L'Europe a choisi la norme Combo 2 (défendue par les constructeurs européens et américains), ce qui fragilise les japonais qui avaient jusqu'ici pris tout le monde de vitesse avec leur norme CHAdeMO.


L'autre nouvelle à retenir est que Bruxelles veut aussi développer l'hydrogène. Et cette fois, la France ne pourra pas y couper. Prenant acte du développement de la technologie de la pile à combustible et de la nécessité absolue d'une infrastructure de ravitaillement - que mettent déjà en place certains pays comme l'Allemagne et la Scandinavie - l'Europe impose des stations tous les 300 km. Le plan prévoit un réseau de 77 points de ravitaillement pour une enveloppe de 123 millions d'euros. De cette façon, on pourra circuler d'un bout à l'autre du continent sans rupture. Les experts prévoient une réduction des coûts au même niveau qu'une voiture essence ou diesel à l'horizon 2025.


Le gaz naturel est l'autre carburant de référence défendu par la Commission. Laquelle fixe un objectif d'une station tous les 150 km pour le gaz naturel comprimé et tous les 400 km pour le gaz naturel liquéfié à destination des poids lourds. Bruxelles précise que le gaz peut être obtenu à partir de déchets ou de la biomasse (bio méthane).


On remarquera au passage que le GPL fait aussi partie du bouquet d'énergies alternatives. A ce jour, on dénombre 28 000 points de ravitaillement et ce carburant alimente 9 millions de voitures en Europe. Toutefois, même si on envisage à l'avenir de le produire à partir de la biomasse, le GPL devrait rester un marché de niche.


La directive prévoit enfin le développement des biocarburants. La Commission souhaite concentrer les aides sur les carburants avancés, obtenus à partir de biomasse ligno-cellulosique, de résidus, de déchets et de biomasse non alimentaire comme par exemple les algues. A l'avenir, il n'y aura pas à choisir entre manger et rouler.


Au final, la directive européenne souhaite créer les conditions d'un développement réel des énergies alternatives, prenant acte du fait que les technologies sont prêtes et qu'il faut les accompagner sur le marché grâce à un réseau de distribution.

Les avantages de la 4 G selon Audi

Comme d'autres constructeurs, Audi attend avec impatience la montée en puissance de la 4 G (ou LTE) qui commence à se mettre en place en France. La marque aux anneaux, qui a déjà testé le réseau à bord de prototypes, estime que le très haut débit mobile va doper l'usage de ses services Audi Connect. Voici quels sont les principaux avantages attendus :
- La possibilité de partager la connexion à bord avec 8 appareils (reliés en Wi Fi)
- Un chargement plus rapide des images de Google Earth et de Google Street View dans le système de navigation
- Un rafraîchissement plus rapide des prévisions météo
- L'écoute de web radios sans temps de latence
- Un accès facile à la musique issue du Net pendant la conduite
- Un accès on line et sans temps de chargement à des vidéos, des films et à des galeries de photos
- Une communication sans rupture, y compris pour de la visio conférence à bord
- L'accès aux réseaux sociaux avec lecture audio des messages
- Un accès encore plus rapide à l'information trafic

L’infrastructure de charge se met en place, lentement mais sûrement


J’ai assisté à Nice à la seconde édition des Assises Nationales de Charge*, un évènement que je suivais pour le compte d’un de mes clients (EDF pour ne pas le nommer, pour qui je rédige une newsletter sur la mobilité électrique) et qui m’a permis de croiser les acteurs clés de la recharge. Ces assises tombaient à point nommé, au moment où l’Europe fait part de son ambition d’installer 800 000 bornes à l’horizon 2020 - avec un standard, la prise de type 2, qui n'est pas la solution retenue par la France - et au moment où, chez nous, la mission Hirtzman sur le déploiement des infrastructures de charge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables présente un premier bilan d’étape.


 
C’était intéressant de voir Philippe Hirtzman, l’ingénieur des Mines (et président de l’INERIS) désigné par Arnaud Montebourg et Delphine Batho pour coordonner le déploiement des bornes de recharge en France. Ce serviteur de l’Etat n’a pas sa langue dans la poche. Ce que je retiens de nos échanges, c’est qu’un fonds de 50 millions d’euros en principe dédié aux bornes (et qui n’avait pas servi) a été débloqué et qu’il servira à la fois pour les collectivités et le secteur privé (centres commerciaux, restauration…). Autre levier : les opérateurs de l’Etat, les ministères, les préfectures sont obligés d’acheter des véhicules électrifiés au moment du renouvellement du parc (25 %, voire 100 % quand il s’agit de véhicules urbains). De plus, les lieux accueillant du public doivent également investir dans des bornes de recharge avant juillet 2013. L’objectif est d’arriver à 30 000 stations de charge en 2015 et un volume de 150 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables. Des chiffres plus raisonnables par rapport aux promesses de Jean-Louis Borloo…


En ce qui concerne les collectivités, il faut bien distinguer les grands ensembles et les petites villes. Ainsi, on a appris que Paris – qui abrite 500 stations sur les 700 en service d’Autolib’ – voulait faire installer 700 bornes de plus en usage public (et à un tarif attractif) pour inciter à l’usage des véhicules électriques. Autre projet ambitieux : celui de la région Nord Pas de Calais qui se fixe un objectif de 10 000 véhicules en 2015 et de 1250 bornes (dont 17 de recharge rapide). On pourrait citer les cas de Lyon et de Rouen, mais il faut savoir qu’il y a beaucoup de demandes en milieu rural (300 bornes en Indre-et-Loire), avec des départements comme la Vendée et les Deux Sèvres par exemple.


Pour sa part, Nissan continue de fournir des bornes de recharge rapide pour créer des corridors. C’est déjà le cas par exemple en Alsace. A ce jour, plus de 600 stations sont déployées en Europe, dont 140 pour la seule Estonie. Les autres pays en pointe sont les Pays-Bas et le Danemark. En France, il y a un peu plus de 80 bornes (réseau de concessionnaires inclus). Mais, la marque japonaise se fixe un objectif de 500 bornes rapides d’ici 2015 dans l'hexagone.


Et EDF dans tout cela ? En charge de l'acheminement du courant électrique, ERDF anticipe un fort développement du véhicule électrique dans les 10 ans à venir et développe des solutions pour optimiser le réseau. Quant à la direction de la mobilité électrique de l’opérateur national, elle joue un rôle de conseil auprès des collectivités et des entreprises, avec une réflexion qui prend également en compte le véhicule partagé. EDF est notamment impliqué dans Auto Bleue, la vitrine régionale de l'autopartage électrique avec une extension à 210 voitures et 70 stations de charge.

*Organisées par l'AVEM (Association pour l'avenir du Véhicule Electrique Méditerranéen)

Arval Smart Experience : la gestion de flottes connectée

Filiale de BNP Paribas et spécialiste de la location longue durée de véhicules d’entreprise, cet acteur propose à ses clients le concept "Arval Smart Experience". Une vision qui résulte d'une analyse de l'évolution des usages et du besoin de plus de services au quotidien. L'objectif est d'apporter plus de proximité et d’interactivité entre le loueur et ses clients, en intégrant des outils connectés (smartphones et tablettes) ainsi que les réseaux sociaux.
Alors que le gestionnaire a accès à un "dashboard" (tableau de bord) qui donne une vision d’ensemble des indicateurs de performance de la flotte, ainsi que des actualités et des conseils, le conducteur est désormais accompagné au quotidien grâce à une application mobile dédiée qui deviendra son canal de communication privilégié avec Arval (prise de rendez-vous, assistance, maintenance …). Avec l’application, il pourra en quelques minutes trouver des réponses à ses questions et accéder à des documents numériques. Plus étonnant : un serious game sera lancé dès le printemps 2013, de façon à inciter les conducteurs à acquérir des comportements de conduite vertueux et à partager leurs performances, via Facebook et Twitter. "Arval Smart Experience est un projet ambitieux qui va renouveler totalement notre relation client en permettant aux gestionnaires de flotte de disposer de toutes les données concernant sa flotte en temps réel et en créant un contact au quotidien avec les conducteurs", souligne Philippe Bismut, Directeur Général d’Arval. Le concept va d'abord se déployer en France, avant de se décliner d'ici fin 2013 dans tous les pays où le loueur est présent.

Bosch va automatiser la conduite dans les bouchons

Comme le savent les spécialistes, ce n'est pas Google qui va automatiser la conduite mais les constructeurs classiques. Simplement, la conduite automatisée va apparaître par étapes, avec pour commencer la prise en charge de l'accélération et du frein dans les bouchons. Une fonction qui devrait apparaître très prochainement, certains constructeurs ayant annoncé la date de 2014. Audi, BMW, Mercedes, Honda et Ford travaillent entre autres sur la question. L'équipementier Bosch dispose d'ores et déjà de cet équipement dans sa gamme de systèmes d'assistance à la conduite.

Baptisé Highway Pilot, cet assistant sera actif dans une plage de vitesses comprise entre 0 et 50 km/h. Il fait appel au régulateur de vitesse adaptatif ACC, qui  détecte les véhicules qui précèdent afin d'adapter la distance et la vitesse, ainsi qu'à une caméra vidéo (pour la détection de voie) et d'une direction électromécanique.
Au cours des années suivantes, cette fonction sera ensuite complétée afin de couvrir des plages de vitesses de plus en plus étendues et des situations de conduite de plus en plus complexes, pour donner naissance à terme à une conduite entièrement automatisée. Les changements automatiques de voie constitueront la prochaine étape fonctionnelle. Celle-ci nécessitera l'adjonction de capteurs radar supplémentaires à l'arrière afin de détecter les véhicules en approche rapide, ainsi que la présence d'une carte de navigation dite dynamique, qui pourra être informée en permanence de la présence de chantiers et de limitations de vitesse temporaires grâce à une liaison passant par la téléphonie mobile.

Volvo fait appel à ses clients pour améliorer l'application On Call

Disponible dans 16 pays à travers le monde, l'appli Volvo On Call* est rapidement devenue une prestation appréciée des clients de la marque. Ils s'en servent au moins une fois par semaine. A distance, grâce au smartphone, il est possible de vérifier la fermeture des portes, de localiser le véhicule sur une carte (utile pour se rappeler où on est garé), d'allumer à distance les phares et d'activer le klaxon pour le repérer sur un parking, d'accéder à des informations utiles (niveau de carburant, consommation moyenne, kilométrage total et partiel, niveau du liquide de lave-glace, de refroidissement et de frein, niveau d'huile). La nouvelle version contient des fonctions nouvelles, en particulier des développements liés à la nouvelle V60 hybride diesel rechargeable. Et ce n'est pas tout, car Volvo a décidé de faire appel à ses clients pour améliorer encore le service.
Voir la vidéo :

 

L'équipe de développement de Volvo On Call a en effet décidé d'interroger les internautes dans le monde pour savoir dans quelle mesure de nouvelles prestations dans l'appli sont susceptibles de leur faciliter l'existence. La consultation est hébergée sur le Hub Idées de Volvo On Call sur Facebook**, où les visiteurs peuvent également voter pour leur idée préférée. Les idées les plus prisées pour l'application Volvo On Call de prochaine génération seront présentées le 5 mars prochain.


En attendant, voyons ce qui a changé. L'appli permet de bénéficier d'un journal de bord optimisé pour les utilisateurs professionnels (données détaillées des déplacements des 40 derniers jours à enregistrer sous forme de fichier Excel, visualisation des trajets effectués sur une carte comme Google Street View, vitesse et consommation d'énergie). Elle permet aussi de transmettre au GPS du véhicule le lieu de destination, grâce à sa fonction cartographique de l'appli. La version 2013 donne par ailleurs la température extérieure (grâce aux infos météo disponibles sur Internet en fonction de la localisation de stationnement de la voiture) et assure aussi le préchauffage à distance***. On peut aussi être alerté quand le véhicule est mouvement.


En ce qui concerne la V60 Plug-in Hybrid diesel, l'application sert aussi à gérer la batterie. Une alarme peut être programmée pour rappeler au conducteur la nécessité de mettre la voiture en charge. Le système veille aussi à avertir le conducteur en cas d'interruption de l'alimentation électrique de recharge du véhicule.


Disponible en France sur l'ensemble de la gamme, l'application Volvo On Call est uniquement proposée en combinaison avec le système audio Volvo High Performance, High Perfomance multimédia ou Premium Sound multimédia. L'option comprend pendant 2 ans le service SOS (appel des secours manuel ou automatique en cas d'accident), le service On Call (appel de l'assistance routière), le service tracking (localisation et immobilisation de votre véhicule en cas de vol), une application pour téléphone mobile et le service ouverture des portes à distance. Son prix actuel est de 840 euros TTC.

*disponible sur App Store, Google Play et Microsoft Market Lien : **https://www.facebook.com/Volvo/app_309209262513090
***Fonction réservée aux véhicules essence/Diesel équipés d'un réchauffeur.

Des véhicules électriques innovants "made in Yvelines" à voir au salon de Genève

Comme c'est le cas maintenant depuis quelques années, le Conseil Général des Yvelines va présenter sur son stand au salon de Genève des projets de véhicules innovants, qui ont la particularité d'être électriques et d'apporter des solutions en matière de mobilité urbaine (auto partage, voiturier automatique...). Lauréats d'un appel à projets sur le thème "véhicule intelligent et ville du futur", ces projets sont portés par des entreprises du département, dont certaines déjà assez réputées dans l'automobile ou au sein des pôles de compétitivité.



L'un des projets les plus innovants est MIL, porté par Induct avec Muses et l'IFSTTAR. L'idée est d'automatiser le véhicule électrique, de façon à ce qu'il aille se garer tout seul après avoir servi en auto partage. On le laisse devant un parking et il va se brancher sur une borne (concept "Drop & Go"). Par ailleurs, la circulation est également possible en mode convoi, avec un seul chauffeur conduisant dans le véhicule de tête, alors que les autres viennent se raccrocher par un système d'attelage automatique. C'est l'Autolib' de demain.



Porté par ADM, le Concept Transy’ves est un système de guidage automatisé des véhicules pouvant être mis en place sur tout type de parking collectif, sans modification majeure de la voirie.

Voir la vidéo :

 

Le projet présenté à Genève fait actuellement l’objet d’une étude « in situ » sur la gare de Saint-Quentin en Yvelines. Sur ce site, la solution Transy’ves devrait ainsi permettre de gagner 30 à 35 % d’espace de parking. Le prototype développé par ADM Concept est équipé en outre d’un dispositif d’éco-guidage, permettant aux usagers d’optimiser la gestion de leurs parcours.


Le troisième projet, qui fera l'objet d'une présentation officielle sur Paris le 21 février, a pour nom Link&Go et a été développé par Akka Technologies. Il s'agit d'un véhicule électrique de nouvelle génération, à la fois autonome et interactif. Véritable concentré d’innovations, ce prototype revendique une autonomie de 200 kilomètres et propose un mode de recharge innovant, grâce à une borne de recharge automatique qui vient actionner un bras robotisé. Par ailleurs, Link&Go est également un véhicule intelligent qui communiquera avec les usagers, leurs appareils personnels et les infrastructures via des commandes tactiles, gestuelles et vocales. Autour d'Akka, le consortium réunit DBT, Controlsys et l'INRIA.


Enfin, Taxicol est un projet de taxi collectif modulable imaginé par le consortium AAA Industries – Exid – Style & Design. C'est un véhicule électrique de capacité intermédiaire pouvant transporter jusqu’à 9 personnes. Ce « taxi collectif » peut également rouler en convoi et sans liaison mécanique entre les véhicules pour devenir un « ascenseur horizontal ». Un seul chauffeur peut ainsi conduire jusqu’à 5 véhicules. A noter que Taxicol a pris en compte lors de sa conception les problématiques des personnes à mobilité réduite.

Pirelli demande à des étudiants de résumer le futur en 10 mots

Dix mots*, ceux qui, pour les étudiants, expriment les valeurs les plus importantes pour leur avenir : c'est l'étonnant projet lancé par Pirelli en vue de son Rapport Annuel 2012. En liaison avec des universités de 8 pays, dont la France**, les candidats doivent envoyer leurs propositions en ligne. Les 10 mots les plus représentatifs seront choisis par un jury de prestige*** et mis en image par Liza Donnelly, l'une des artistes les plus renommées du New Yorker. Ce concours permettra aux lauréats de travailler au sein de la marque de pneus.

Ces jeunes qui auront le mieux su résumer le futur pourront en effet travailler pendant deux mois (et moyennant rémunération) au siège de Pirelli à Milan, où se trouvent le centre R&D, la Fondation Pirelli, qui recueille et distribue l'héritage historique et culturel de la société, et le Hangar Bicocca, un espace dédié à la production, la diffusion et la promotion de l'art contemporain.
Le projet «Imagining the Future… with you" vise les anciens et jeunes diplômés ou les étudiants dans les programmes de Master de toutes les facultés âgés de 18 à 30 ans. Pour participer, il est nécessaire d'aller sur le site de Pirelli (http://www.pirelli.com/corporate/en/default.html) ou sur la page Facebook de la marque (https://apps.facebook.com/imaginingthefuture/). Dans la page d'accueil de l'application, il est possible d'insérer le mot qui représente la vision de l'avenir et un texte d'un maximum de 140 mots expliquant le choix de l’étudiant.

*Certains mots ont déjà été postés sur le web : «Empathie», «Loyauté», «Créativité», «Diversité», «Humilité», «Courage», «Imagination» sont quelques-uns des centaines de mots envoyés à ce jour et qui offrent un premier aperçu dans un endroit aussi inattendu qu’un rapport annuel, de la façon dont la jeunesse envisage son avenir.
** avec ESCP Europe, Groupe ESC Dijon Bourgogne, SKEMA Business School, Reims Management School.
***Le jury qui sélectionnera les fameux mots est composé de Bina Agarwal, professeur d'économie à l'Université de Manchester et présidente de la «Société internationale pour l'économie écologique», Thomas Goetz, auteur de posters scientifiques et longtemps directeur du magazine Wired, Steve McCurry, photojournaliste et auteur de l'édition 2013 du Calendrier Pirelli, Carlo Ratti, directeur du MIT Senseable City Lab au Massachusetts Institute of Technology (MIT), Giuseppe Tornatore, réalisateur, producteur et scénariste et Sebastian Vettel, pilote de Formule 1 et trois fois champion du monde.

Plan Batho sur la qualité de l'air : quoi de neuf en fait ?

Quand j'ai entendu parler du retour d'une pastille verte, dans le cadre d'une réunion du Comité Interministériel sur la Qualité de l'Air*, je me suis dit qu'une fois de plus, les pouvoirs publics n'avaient rien compris. Je me souviens très bien de cette période et surtout du fait que la pastille n'avait servi à rien en raison du progrès technique qui a conduit à accorder à tous les propriétaires de voitures neuves ce fameux sésame. Mais, quand on prend la peine de lire le document**, on s'aperçoit que le plan d'urgence de Delphine Batho avec ses 38 mesures apporte une réponse globale à la problématique de la pollution, avec parfois des propositions intéressantes sur lesquelles je reviendrai. De toute façon, il faut agir. La France est dans le collimateur de la Commission Européenne pour le dépassement des émissions de particules PM10 (12 millions de français concernés) et on ne peut pas prétexter indéfiniment le maintien en circulation de véhicules très anciens. De plus, 2013 est l'année européenne de l'air. Voyons en quoi ce plan mérite d'être considéré dans son ensemble.


Le premier constat est que le plan Batho tourne définitivement le dos aux ZAPA (Zones d’actions prioritaires pour l’air), qui visait à limiter l’accès au centre-ville pour certains véhicules polluants et qui, dans la pratique, pénalisait surtout les français les plus modestes. La ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a acté l’échec de ce dispositif, jugé socialement injuste et écologiquement inefficace. Elle propose une action plus ciblée dans les agglomérations les plus concernées et de façon durable.


Avant d'évoquer les points qui fâchent et la fameuse identification des véhicules les plus vertueux, je voudrais d'abord parler de mobilité. Le plan Batho propose de réorienter nos déplacements au quotidien. Au-delà des lieux communs (il faut développer les transports en commun et aider les véhicules électriques en ville en installant des infrastructures de recharge), il propose d'aider les collectivités à promouvoir et organiser le covoiturage avec des aires dédiées et sécurisées, de procéder à des livraisons en centre-ville avec des moyens propres (véhicules électriques ou hybrides, vélo-cargos, triporteurs avec assistance électrique ou non) et veut inciter les entreprises à accélérer leurs plans de déplacement.


Il est proposé par exemple une indemnité aux français qui feraient leur trajet domicile-travail en vélo (avec assistance électrique ou non).


Le plan Batho propose également de développer les motorisations électriques et hybrides pour les utilitaires, les camions, les bus et les autocars. L'électrique sera aussi encouragé pour les deux-roues et le vélo.


En ce qui concerne le renouvellement du parc, le gouvernement dit travailler sur des leviers ciblés. Rappelons que 6 millions de véhicules anciens contribuent à environ 30 % des émissions de particules des véhicules particuliers et 20 % des émissions d’oxydes d’azote. Le fait de changer un véhicule diesel « 1 étoile » (plus de 17 ans) par un nouveau véhicule récent « 5 étoiles » reviendrait à diviser les émissions de particules par un facteur de 30 et les émissions d’oxydes d’azote au moins par un facteur de 3, voire par 8 en cas de rachat d’un véhicule essence. Les autres idées sont de développer l'éco entretien (moteur, pneus, plaquettes de freins), qui sera a priori inclus dans le contrôle technique, mais aussi d'améliorer par un kit les véhicules les plus polluants. Un "rétrofit" serait à l'étude pour les poids lourds (filtre à particules), les bus et autocars, voire certains utilitaires. Ce genre d'équipement pourrait à terme concerner également les deux-roues.


Pour anticiper sur les pics de pollution, le plan préconise (ce qui est déjà fait) de faire de la gestion dynamique, en affichant une vitesse conseillée à certaines heures afin de lisser le trafic et de réduire les émissions.


La mesure qui crispe le plus concerne l'identification des véhicules les plus vertueux (sans doute par un système de pastille), qui seraient les seuls à pouvoir rouler en cas de pic de pollution. Bien sûr, on demande à savoir quels véhicules seront concernés (électriques, hybrides, modèles à faible CO2). Mais, quel est le problème ? Les pics de pollution sont très rares. Il y a quand même une marge entre l'exclusion permanente telle que la préconisaient les ZAPA et une situation exceptionnelle, où on peut comprendre que seuls des véhicules non polluants pourraient circuler. A ce propos, en cas de pic de pollution, il est préconisé d'adapter la tarification des transports en commun avec un « pass air » (pour train, tram, métro, bus, vélo). Je précise par ailleurs qu'il est prévu de renforcer l'information et qu'une application pour smartphone (et un site mobile) a été mise en place par Airparif.
La mesure la plus polémique à mon sens relève du stationnement. Il est proposé d'élargir au niveau national la gratuité du véhicule électrique et de moduler le péage en fonction du niveau de pollution et d'augmenter les amendes. Le stationnement est un levier efficace. Il pourrait là aussi orienter les choix vers des véhicules électrifiés.


Pour terminer, relevons ce passage du plan : "le gouvernement souhaite accompagner les démarches locales d’orientation géographique du flux de véhicules de manière ciblée, modulée et progressive pour concilier efficacité et acceptabilité économique et sociale. L’objectif est de permettre aux collectivités qui le souhaitent de pouvoir restreindre, à terme, l’accès de véhicules particulièrement polluants à certaines zones sensibles, de manière temporaire ou pérenne". En clair, on interdira bien à terme les véhicules les plus polluants, mais de façon plus maîtrisée et progressive.

* CIQA qui rassemble 11 collectivités (Paris, Plaine Commune, Communauté urbaine de Bordeaux,Clermont Communauté, Grand Lyon, Grenoble Alpes Métropole, Nice-Côte-d’Azur, Pays d’Aix, Marseille-Provence-Métropole, Lille Métropole, Communauté urbaine de Strasbourg), les autorités organisatrices des transports, les services déconcentrés de l’État dans les régions concernées ; plusieurs Ministères et Ministères délégués (Budget ; Écologie, Développement durable et Énergie ; Égalité des territoires et Logement ; Intérieur ; Justice ; Redressement productif ; Santé ; Transports ; Travail) ainsi que le GART (Groupement des Autorités Responsables des Transports), l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), l’ACNUSA (Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires) et le CERTU (Centre d'Etudes sur les Réseaux, les Transports, l'Urbanisme et les constructions publiques).
**http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Dossier_de_presse_Plan_d_urgence_pour_la_qualite_de_l_air.pdf